La production de crédit immobilier a encore baissé en juillet, même si les prix des logements ont augmenté. Cependant, Crédit Logement pense que la situation s’améliore.
Une baisse historique de la production de crédit immobilier
En juillet, il y a eu moins de prêts immobiliers accordés par rapport à l’année précédente. Le nombre de nouveaux prêts a diminué de 50,5 % et le montant total des prêts a baissé de 51,5 %.
Responsable, le durcissement drastique des conditions de crédit par les autorités monétaires
La production de crédit a baissé pour plusieurs raisons :
– La lutte contre l’inflation : depuis début 2023, les taux moyens des prêts ont augmenté de 126 points de base à cause principalement de la hausse du taux directeur de la BCE pour contrôler l’inflation.
– Le taux moyen des prêts immobiliers est de 3,61 % (sans assurance ni frais de garantie) en juillet 2023.
– Le durcissement des conditions d’octroi décidé fin 2019 par le Haut Conseil de stabilité financière : avec deux mesures phares recommandées – plafonner à 35% les mensualités des nouveaux emprunteurs et limiter les prêts à une durée maximale de 25 ans.
– La baisse du pouvoir d’achat des ménages face à la hausse des prix immobiliers ne leur permet pas d’augmenter leur apport personnel. Cela explique le ralentissement de la demande de crédit, surtout chez les primo-accédants.
Un marché immobilier en baisse
Sur le marché immobilier, les prix ont baissé en juillet 2023. Les maisons anciennes coûtent plus cher (+1,5 %), tandis que les appartements augmentent moins vite (+0,1 %). Les ventes ont chuté au deuxième trimestre (-10,6 % par rapport à l’année dernière).
Dans le neuf, les prix des logements baissent depuis juin pour les appartements (-2,1 % sur trois mois) et ralentissent pour les maisons neuves (+9,3 % sur un an).
Une lueur d’espoir pour fin 2023 ?
Plusieurs experts pensent que la situation pourrait s’améliorer fin 2023 pour plusieurs raisons :
La Banque de France a décidé en février de mensualiser les taux d’usure, ce qui pourrait faciliter l’accès à des prêts pour certains ménages. Cependant, cette augmentation des taux d’usure entraîne une hausse des taux des crédits immobiliers ;
Les banques ont vu leur rentabilité augmenter ces derniers mois grâce aux hausses continues des taux d’intérêt appliqués sur les nouveaux prêts, ce qui pourrait les inciter à assouplir leurs conditions d’octroi étant donné que leurs marges se sont rétablies ;
Les taux devraient se stabiliser autour de 4,4 % / 5 % début 2024 après une période de hausse ;
Les prix des biens immobiliers, en particulier dans l’ancien, continuent de baisser.
Dans ce contexte, on peut envisager un regain d’activité dans le secteur immobilier aussi bien du côté du crédit que du marché fin 2023 / début 2024.